Le syndicat des trufficulteurs de l’Isère et le centre Régional de la Propriété forestière Rhône-Alpes ont organisé conjointement une réunion d’information sur la vulgarisation de la truffe. Celle ci s’est déroulée à Eclose et concernant les propriétaires forestiers, agriculteurs et amateurs du nord Isère souhaitant en savoir davantage sur la culture de la truffe. Cette rencontre a drainé plus de 20 participants qui ont beaucoup apprécié la teneur des exposés.
Le Dauphiné Libéré, édition du nord Isère a fait un large écho de cette réunion.
Voici cet article:
NORD ISERE Une terre propice à la trufficulture
On l’appelle le diamant noir. C’est dire si ce champignon “souterrain” est précieux.
Convoitée par les plus grands restaurateurs, vendue à un prix très élevé du fait de sa rareté, la truffe a élu domicile sur les terres iséroises il y a bien longtemps. Notamment dans le secteur de l’Isle-Crémieu et sur la rive gauche de la vallée du Rhône, où le sol calcaire est très propice à son développement. Et pourtant, nombreux sont les habitants du territoire qui imaginent cette production marginale. « Détrompez-vous ! » lance Pierre Tabouret, spécialiste en trufficulture. Il ne s’agit pas d’une culture réservée au Sud de la France. »
Certes, la production n’est plus la même qu’au siècle dernier. « Alors que la récolte déclarée est aujourd’hui estimée à environ une tonne par an sur le département, il faut savoir qu’on en comptait près de 10 tonnes au début du XX e siècle », fait remarquer Paul Chamard-Bois, président du Syndicat des trufficulteurs de l’Isère (STI). Un déclin dû notamment à l’exode rural et aux conflits armés : la production et la récolte de truffes ont alors été délaissées. « Mais depuis une vingtaine d’années, les gens se sont remis à planter des arbres truffiers», poursuit le président.
Ainsi, la production commence tout juste à être relancée. Car dans cette culture, la patience est de mise ! Après la plantation, il faut en effet attendre 12 à 15 ans avant se récolter les premières truffes.
Au moins une cinquantaine de Nord-Isérois “cultivent” la truffe
Le Nord-Isère est donc un territoire où le potentiel trufficole est reconnu. Et certains l’ont bien compris. Au moins une cinquantaine de personnes y ont planté des arbres truffiers, notamment dans le secteur de Crémieu et de Morestel, selon Jacques Michaëlian, représentant du STI dans le Nord-Isère. Et afin d’aider au redéveloppement de la filière trufficole dans le département, le conseil général peut, sous conditions, faire bénéficier ceux qui veulent se lancer dans la trufficulture, d’aides à la plantation.
La truffe sauvage, que l’on trouvait majoritairement autrefois, laisse donc peu à peu place à la trufficulture. Mais si le terrain est favorable, à l’exception des zones montagneuses ou acides, le résultat n’est pas garanti à 100 %. L’entretien des terres est important et avant de planter, des tests sur le sol sont préconisés. Pour cela, des techniciens du Centre régional de la propriété forestière (CRPF) Rhône-Alpes sont aptes à réaliser, chez les particuliers, un diagnostic des parcelles, en vue de l’installation d’une truffière.
Par ailleurs, « des études ont déjà été faites sur le territoire du Nord-Isère, il y a longtemps », explique Romain Provost, technicien du CRPF. « Mais de nouvelles études approfondies du sol vont être réalisées, dans le courant de l’année 2013, sur le plateau de l’Isle-Crémieu, afin de réactualiser la carte des terrains potentiellement trufficoles. Cela va toucher une quinzaine de communes, de Saint-Marcel-Bel-Accueil, L’Isle-d’Abeau jusqu’à Montalieu-Vercieu. »
par Mélanie LACROIX